Afrique : Faut-il craindre la Russie au Mali ?
Bien que les Français et leurs alliés, leur objectif au Sahel et au Mali consiste à imposer ce qu’ils veulent et continuer à faire subir aux Africains leur volonté ; la Russie s’est déclarée prête à imposer sa solution pour le Mali comme en Syrie. Partant de l’exemple de la Syrie où Vladimir Poutine n’a pas « exclu » la possibilité de frappes russes et s’imposant à l’ONU comme un acteur incontournable ; au Mali, le chef de la Kremlin se positionne en leader pour trouver une solution de la crise malienne.
Le maintien de la junte militaire au pouvoir et l’appui militaire de la Russie qui a envoyé ses 1 000 mercenaires, a imposé au président français, Emmanuel Macron de mettre fin à l’opération « Barkhane » et « Takuba » vue son incapacité de rivaliser avec Poutine.
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FRANCE OU RUSSIE : QUI CHOISIR ?
Dans cette analyse, Didier Amani SANGARA montre que cette décision prise par le gouvernement malien de « divorcer » avec ses partenaires traditionnels et « s’attacher » à la Russie, est un « signal fort des africains à leurs colonisateurs ». Les autres pays africains devraient saisir cette opportunité pour chercher de « nouveaux partenaires incontournables » au lieu de sanctionner ou s’opposer à leur frère malien.
La France et ses alliés conscients qu’ils ne sont pas en mesure de lutter seuls à la menace terroriste au Sahel, ils ont proposé leur aide militaire aux présidents africains en coalition avec condition. Au cas où, ils choisiraient à se rallier à un autre partenaire comme la Russie ou la Chine, ils quitteront le sol africain. Or, si nous avons la bonne mémoire, en revenant un peu en arrière, vous vous souviendrez que les français et les américains ont créé, financé et soutenu militairement l’opposition libyenne pour chasser le leader libyen Mouammar Kadafi qui s’opposait à eux et qui voulait créer une monnaie unique pour l’Afrique. Ils ont tué Kadafi en 2011 et laissé son pays dans un chaos total. Après la mort du président Mouammar Kadafi, la Libye est devenue une zone d’opération et l’expansion de l’Etat Islamique. Prise en étau par des centaines de milices et deux gouvernements se déclarant légitimes, un chaos propice à l’implantation des djihadistes de l’Etat Islamiste.
La situation en Libye était « Incontestablement le grand dossier à la Une » et le « terrorisme, cette idéologie totalitaire, mutait en permanence ». En Algérie, le ministre algérien des Affaires africaines, Abdelkader Mesahel avait rappelé aux représentants de l’Egypte, du Soudan, du Niger, du Tchad et de la Tunisie réunis pour discuter de la crise libyenne en présence du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Martin Kobler, l’urgence de trouver une solution politique à la crise. En rapport avec la crise libyenne, la Russie avait joué un rôle croissant affichant sans complexe son soutien au général Khalifa Haffar, homme fort de l’Est du pays, opposé aux autorités de Tripoli soutenues par l’ONU.
Après la Syrie, la Libye, Donbass, Donetsk, RCA et maintenant le Mali ? Si la junte malienne a choisi la Russie au détriment de la France et ses alliés, une telle « décision » témoigne de l’intérêt que lui porte Moscou.
SORTIR DE LA DEPENDANCE COLONIALE
Le Mali a besoin du soutien russe pour s’émanciper du joug colonial et avoir la possibilité de fonder un régime solide et non dicté. A l’exemple du Mali, l’Afrique entière choisirait Moscou et Tel à vive pour sortir de la dépendance coloniale. Ce « souhait » du président Emmanuel Macron de se réorganiser et continué à combattre le terrorisme à côté, avec les autres pays du Sahel qui sont tout à fait demandeurs de partenariat en matières de sécurité dont le Niger, la Mauritanie, le Tchad, le Nigeria, le Burkina Faso et vient s’ajouter le Benin, la Guinée et la Cote d’Ivoire est une « ruse ».
La volonté française d’aider face à la menace terroriste, tel est ce prétexte pour continuer à se maintenir au Sahel et aux pays de golf après la fin de l’opération « Barkhane » et « Takuba » au Mali. Les armées étrangères de grandes puissances s’unissent et s’entraident dans la guerre pour afficher leur suprématie et se faire craindre par les pays africains faibles. Rappelons que toute intervention militaire internationale dans un pays quelconque a pour but de « protéger les intérêts étrangers et les intérêts de leurs intermédiaires ». La lutte de la menace terroriste aux cotés des africains va permettre aux français et leurs alliés d’avoir une base militaire au Sahel pouvant servir à l’installation de régimes non légaux sous la couverture de mandats des forces de maintien de la paix comme en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, en RCA et en Côte d’Ivoire. Et auront droit à l’aide de la coopération Afrique – Europe, les pays dont les dirigeants font preuve d’une soumission totale aux colonisateurs.
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